L’essentiel de la philosophie consiste à questionner le monde qui nous entoure afin d’en savoir le plus possible. Pythagore à qui on reconnait d’avoir inventé le mot philosophie la présente comme l’amour de la sagesse, c’est-à-dire la quête du savoir qui rapproche l’homme des dieux qui, eux, possèdent le savoir dans son entièreté. Aristote lui-même, un philosophe du IVè siècle avant J.-C. présentait le philosophe comme celui qui possède toute la connaissance, dans les limites du possible. Ce questionnement incessant qui caractérise le philosophe est ce qu’on appelle pensée critique.
Pour mieux comprendre ce qu’on
entend par pensée critique, il faut passer par un autre concept, celui de
postulat. Un postulat est une croyance que nous présentons comme évidente et
qui sert de point de départ à notre raisonnement. Essayer de connaitre nos
postulats et ceux des autres, d’évaluer leur solidité et la relation qui les
lie à ce que nous affirmons, est plus encore ce qu’on appelle pensée critique. La
pensée critique est donc un type de pensée basé essentiellement sur l’évaluation
des affirmations formulées.
La pensée critique est
indispensable pour le philosophe pour au moins deux raisons. D’une part, la
pensée critique est d’une grande importance pour le philosophe car lorsque les
affirmations de départ sont ordonnées et prouvées, elles conduisent souvent à
un raisonnement valide, c’est-à-dire un raisonnement dans lequel l’affirmation
finale (la conclusion) est suffisamment supportée par d’autres affirmations (la
ou les prémisses). D’autre part, la pensée critique est très importante pour le
philosophe car la démarche philosophique consiste surtout à partir des vérités
communément admises pour une position personnelle. Dans cette entreprise,
l’effort du philosophe doit être de différencier ce qui est justement admis (ce
qui repose sur des preuves) de ce qui ne l’est pas.
Le but d’un cours sur la pensée
critique (qu’on appelle aussi la logique philosophique) est
surtout d’initier l’apprenant à l’évaluation de sa propre argumentation philosophique
aussi bien que celle des philosophes qu’il étudie en classe ou ailleurs.
Un exemple fameux de pensée
critique est celle du prisonnier dans l’allégorie de la caverne de Platon (voir
le livre VII de La République). La
plupart des prisonniers dans la caverne estiment que les ombres qu’ils voient
sont des personnes réelles. Cette identification de l’ombre (image) à la
personne est la supposition de base (le postulat) des prisonniers qui sont dans
la caverne. Seul le philosophe a réussi à questionner cette supposition et
c’est ce questionnement qui l’amène à se retourner et à aller au dehors. La
pensée critique est donc synonyme de libération dans l’allégorie de la caverne
ainsi que dans la vie de tous les jours.
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