Qu’est-ce que raisonner?
Nous avons dit dans la leçon précédente que la
pensée critique consiste surtout à évaluer la solidité des postulats formulés
ainsi que leur relation à la conclusion. Mais pourquoi le philosophe est-il
intéressé par la solidité des postulats ? Nous avons répondu à cette
question en disant que c’est parce que des postulats solides engendrent de
meilleurs raisonnements. Dans cette section, nous allons définir ce que c’est
qu’un raisonnement.
En général, un raisonnement est une
opération de l’esprit par lequel nous tirons (on dit aussi nous inférons) une conclusion à partir des connaissances,
informations et croyances que nous avons à propos d’une chose.
Par exemple, nous
raisonnons lorsque nous tirons la conclusion suivant laquelle nous ne devons
pas épouser une personne parce que celle-ci est tout le temps malade. On peut
en effet diviser ce raisonnement en moments :
1. Toutes
les personnes malades sont des gouffres financier (prennent beaucoup d’argent
et nous rendent pauvres et malheureux par exemple).
2. Claire
est tout le temps malade
3. Si
j’épouse clair, je finirai pauvre ;
4. Donc
je ne dois pas épouser Claire
Dans ce cas précis,
nous avons 4 moments dans notre raisonnement (on dit aussi argument). Les trois
moments avant la conclusion (qu’on peut identifier par le mot
« donc », sont appelés des évidences (on dit aussi prémisse).
Le cas ainsi considéré
est très simple mais il n’en est pas
toujours ainsi en philosophie. Un philosophe français du XVIIè siècle René
Descartes a développé l’argument suivant pour prouver que Dieu existe :
1.
Je
suis un être imparfait car je me trompe (on appelle cela la finitude logique)
et je finirai par mourir (on appelle cela la finitude ontologique).
2.
Le mot « imparfait » ne peut se
définir qu’en comparaison avec le mot « parfait ».
3.
Si
le mot parfait existe, alors un être parfait existe car si le mot parfait
existe sans un être parfait, il serait lui-même imparfait car manquant
d’existence (Descartes définit donc le parfait comme ce qui ne manque d’aucune
qualité).
4.
Puisqu’aucune créature du monde n’est
parfaite, il faut que ce soit un autre être, Dieu.
5.
Il s’ensuit que Dieu existe
Ce deuxième argument est beaucoup
plus complexe, mais donne une idée de l’importance que les philosophes donnent
au raisonnement.
Commentaires
Enregistrer un commentaire